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Volontaire Européenne à Istanbul

27 juin 2009

Mais au fait, ils mangent quoi les Turcs au p’tit-déj ?

   Vous savez bien que le petit-déjeuner représente le repas-clé de la journée. Celui qui doit vous donner le plus d’apport énergétique. Et bien, il semble que les Turcs l’aient compris  car, ici, le petit-déjeuner ressemble à un festin ! Nous les Français, avec nos tartines beurrées accompagnées d’un café noir avons l’air bien ridicules !

   Alors d’abord, il ne faut se réveiller la rage au ventre, car préparer un petit-déjeuner Turc demande du temps !

Voyons voir...Il nous faut : des tomates, des concombres, des olives…Sur les tomates, les Turcs, fin connaisseurs en épices, saupoudrent du thym, appelé ici « kekik ». Hummm…un délice !

PICT1079

Ensuite, différentes sortes de fromages viennent habiller la table : le « beyaz peyniri », soit littéralement « fromage blanc », le « kasar peyniri », fromage à pâte jaune ou encore le « koyun peyniri », fromage de brebis… Cette liste n’est pas exhaustive.

Il n’est pas rare aussi qu’une omelette vienne pointer le bout de son nez…Bon, là, mes instincts de « je fais attention à ma ligne » me mettent en garde contre l’association calorique œufs + fromage… !

Et alors, le pire pour ma ligne, arrive : le pain blanc ! Les Turcs raffolent de ces longs pains blancs, qu’ils aiment bien frais, tout juste sortis du four. Et alors, ils en mangent à l’envi.

Mais ces petits-déjeuners restent des moments inoubliables

  Le tout, bien sûr, arrosé d’une profusion de « çay », autrement dit, de thé. Donc, moi, qui boit du café tous les matins, je me sens un peu étrangère et embarrassée !!

  Mais ces petits-déjeuners restent une expérience inoubliable, si vous avez la chance d’être invités chez des familles turques. Moments conviviaux, prolongés dans l’espace-temps, nous n’en voyons pas la fin…Et c’est tellement bon que nous pourrions manger pendant des heures !

"Elinize Saglik"

  Je n’oublierai pas non plus, à Urfa, dans l’Est du pays, quand des locaux m’ont invitée à partager leur table, par terre, à l’ancienne. J’ai adoré manger par terre... Sur des bons tapis. Tous les mets étant disposés sur d’immenses plateaux…

  Et alors, le ventre repu, la tradition veut que nous soufflions à notre hôte cette expression bien singulière : « Elinize saglik », soit littéralement « que vos mains restent en bonne santé ». Et l’hôte de nous répondre : « Afiyet olsun » !

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15 juin 2009

La Mentalité Turque

J'ai écrit cet article pour faire part de mon ressenti, en tant que Française, sur la mentalité de CERTAINS Turcs. Je ne veux pas généraliser ni stéréotyper et je ne veux blesser aucune sensibilité. Je vis moi-même avec des Turcs, ouverts, politisés et soucieux de l'héritage culturel de leur pays...

Je voulais vivre en Turquie. La belle utopie. Entre touriste à  Istanbul et habitant à plein temps,

je choisis les vacances !

   Huit mois que j’explore cette ville tentaculaire. Tantôt magique, parfois stressante, et je sature parfois : ces uns qui jettent leurs mégots, avec insolence, dans le Bosphore. Ces autres qui ont peur de tout. Ce manque de responsabilité sociale…

    Tout d’abord, il y a cette énorme pression de la famille sur leurs enfants. Qui un jour ne sont plus des enfants, qui grandissent ; et doivent prendre leurs responsabilités. Mais en Turquie, il leur est très difficile, à ces jeunes, de penser par eux-mêmes et POUR eux-mêmes. La mère, femme au foyer, qui surcouve son fils. Qui appelle tous les jours. Ce père, qui travaille beaucoup…sûrement trop, et qui peut-être picole un peu...trop ! Parce ce qu’à voir la silhouette des hommes Turcs, même jeunes, il y a de l’abdo cro dans l’air…Cette éducation qui ne leur laisse pas l’occasion de développer leur esprit critique.

"Les Hommes Turcs sont beaux mais vides..."

     Il leur est difficile, à ces jeunes, de choisir leur voie universitaire, de ne pas dire « merde » aux rêves des parents qui voient leur fils devenir ingénieur, docteur ou avocat ! Il leur est difficile, aussi, de voyager. Problèmes de visa… Difficile de faire de la politique, de PENSER même à la politique. Résidus psychologiques du Coup d’Etat de1980.

   J’ai aussi analysé le manque de sexe dans cette société. Ces bandes de mecs sur-fashionisés, qui traînent toujours entr’(q)eux. Ils ont l’air vraiment débile !

Ma coloc’, Tuba, féministe éclairée, en parlant des hommes turcs, souligne qu’ « ils sont beaux mais vides... »

Ces belles maisons en bois, remplacées par des immeubles modernes

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   Mais je crois que ce qui me fait le plus de mal, dans cette société, c’est l’état des maisons en bois…Je m’explique. Les maisons en bois, ce sont de grandes demeures ottomanes de trois ou quatre étages. Très très jolies. Du moins, elles l’étaient…Avant que le gouvernement ne les laisse à l’abandon…

Alors, chaque jour, sur le trajet pour aller au boulot, j’aperçois, à travers les vitres du bus, cette maison en bois, qui s’affaisse, se meurt, au vu et au su de tous…Et mon cœur se serre.

   J’habite maintenant à Moda, un quartier chic de la rive asiatique. A deux pas de chez moi, il y en a une très très jolie qui attire les passants. Une ou deux. Pas plus... Autour de ces joyaux d’architecture, des immeubles modernes, sans âme, sans recherche artistique, inondent les rues. Un jour, je me promenais avec un ami photographe amateur. Il s’est arrêté pour shooter quelques clichés de la maison en question. Et puis, il « a tapé la discut’ » avec un « ancien » du quartier. Et ce dernier, qui a connu la Belle Epoque, lui témoignait que dans l’temps, le quartier regorgeait de ces belles maisons. Remplacées depuis, par des immeubles modernes.

   Alors quid de l’héritage culturel ? Du patrimoine historique et de l’originalité de cette architecture ?

5 juin 2009

Les Mystères de la Langue

Une langue, par sa musicalité, sa signification, son origine, révèle bien des choses. Il y a par exemple, dans la langue Turque, de belles trouvailles.

Lorsqu’une personne cuisine un bon repas, il est coutume de dire « Eline saglik », qui signifie littéralement « santé à tes mains », autrement dit « tes mains soient bénies ». Nulle expression n’existe en français dans pareille situation, du moins, à ce que je sache.

Ou encore cette fâcheuse manie de souhaiter bon appétit à tout va : « Afiyet olsun ». Avant manger, après manger, après avoir dit « eline saglik », bref, à toutes les sauces à tel point qu’en tant qu’étranger, il est bien difficile de trouver un sens à tout ça !

Mais la palme d’or revient à coup sûr à cette expression si forte et si usuelle, « canim », autrement dit « mon âme ». Les Turcs l’utilisent entre eux, qu’ils soient proches ou non ; qu’ils s’adressent à quelqu’un pour la première fois ou non.

Appeler quelqu’un « mon âme » alors que vous ne le connaissez qu’à peine, voilà un bien étrange état d’esprit, n’est-ce pas ?

Cette vielle dame que je croise sur mon palier, que je salue, et qui me répond : « Merhaba Canim », « Bonjour mon âme », bon sang, je ne m’y ferai pas, à cette gentillesse profonde.

Il y aussi ce fameux rituel quotidien du « comment ça va ? » qui peut se décliner en Turc en deux ou trois expressions successives à base de : « Nasilsin ? », « Comment ça va », « Nasil gidiyor », « Comment ça se passe ? » suivi de « Ne yapiyorsun » « Qu’est-ce que tu fais », mais en décryptage, « Comment vas-tu ? »…Donc, à peu près trois fois d’affilée, tu répètes à ton interlocuteur que, oui, tu vas bien !

Voilà bien les mystères de la langue Turque. Qui, au fur et à mesure que je l’apprivoise, me transmet d’autres valeurs, d’autres approches de l’Autre et du Monde dans lequel je vis.

Afiyet olsun canim !

14 mars 2009

Globalisation, quand tu nous tiens!

«          

Tout se perd. C’est bien connu. Les cultures. Les valeurs. Le respect. Cette caissière, qui avant même de vous dire bonjour, vous demande si vous avez la carte du magasin. Ce jeune homme qui jette nonchalamment son mégot de cigarette dans le Bosphore. Ces chauffards excités qui oublient que le piéton existait bien avant la sacrée automobile.

Et l’eau de cologne au citron qui disparaît au profit de ces foutues serviettes humidifiées.

Voilà, nous y sommes. Dans cette fonte des cultures, dans cette uniformisation. Dans l’oubli d’où l’on vient, et de qui l’on est.

Je m’explique.

En Turquie, dans les restaurants et autres boui-boui, il est coutume, en fin de repas, d’offrir à la clientèle un petit rafraîchissement. Je ne parle pas là d’une quelconque boisson, mais bien de cette eau de cologne au citron qu’un préposé vous déverse goulûment sur les mains. Hummm…je sens encore cette odeur si fraîche et fruitée…une merveille.

Mais voilà, il y a deux semaines, dans un restaurant de Samsun, le mythe s’est effondré. Et a été remplacé par ces vulgaires serviettes humidifiées. Alors, je crie haro sur le tout jetable ! S’il vous plaît, vous qui lisez ces quelques lignes, préservez ce qui fait votre richesse, votre culture, votre différence.

 

13 mars 2009

En Turquie, rien n'est impossible

« Fumer comme un Turc », vous connaissez l’expression ? Ben, moi, je ne la connaissais pas avant d’arriver ici mais maintenant, je comprends mieux pourquoi. En effet, les Turcs fument du soir au matin, à commencer par la sacrée cigarette d’après le petit-déjeuner !

Et puis, les clopes ne valent rien. Un paquet de Marlboro coûte 5 liras, c’est-à-dire 2,50 euros. Me voici donc fumeuse invétérée, au grand désespoir de mes lecteurs. Là, je pense à mes parents. Hic !

Bon, mais vint un moment où j’en ai eu marre de dépenser chaque jour mes 5 liras dans cette maudite drogue. Alors, quand j’ai vu ce paquet de roulé trôner sur la table de mon salon, j’ai crû rêver. Ahhh ! Des roulés ! Les clopes qui te moins fumer, et qui te font économiser : double avantage !

« Alors Nazim, dis, tu les achètes où tes roulés, hein ? »

-         Ben…dans un magasin de jouets, me répond-il.

-         Tu déconnes !

-         Nan, nan, c’est la vérité. Au coin de la rue, dans l’artère principale, tu verras, y’a un magasin de jouets.

-         Nan mais c’est l’hallu ça quand même !

-         Ben…c’est comme ça ».

Quelques jours après, je déboule chez « Deniz Oynucak » et demande des roulés. Le gars, un sourire aux lèvres, ouvre son tiroir magique dans lequel je vois défiler marque de roulés, de feuilles et autres filtres. Ohhhhh ! La belle caverne que voilà.

Et bien oui Sabrina, bienvenue en Turquie. Le pays où tout est possible.

NB : Officiellement, en juillet 2009 entrera en vigueur l’interdiction de fumer dans les bars et restaurants. Alors, dans ce pays où tout est possible, sera-t-il possible de détourner la loi ? Je serai encore là pour vous le dire.

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18 février 2009

Entre le rêve et la réalité

Bientôt quatre mois que je vis à Istanbul, en tant que volontaire européenne. J’avais très peur de tout quitter : mes amis, ma famille, mon bel appartement.

C’était un choix plutôt risqué. A 29 ans, tout plaquer pour réaliser un rêve, enfin plutôt deux. Celui d’être volontaire et celui de vivre à Istanbul.

J’avais si peur que j’ai somatisé mon angoisse en me bloquant le dos, peu de temps avant le Grand Saut. Au fond de moi, ce changement de vie me terrifiait…Je crois maintenant comprendre pourquoi.

Au début du SVE tout est nouveau, tout beau. C’est le temps de la découverte. Découverte de nouveaux colocs, d’une nouvelle ville, d’un nouveau travail. Pas le temps de penser, de se pauser, tout est en ébullition. On court à droite, à gauche, pour faire les papiers de résidence, ouvrir un compte, acheter le nécessaire pour l’appartement.

Puis commencent les cours de Turc. C’est l’excitation d’apprendre une nouvelle langue.

Au bout d’un mois, j’ai commencé à travailler. Je me suis vite aperçue de l’écart entre mes rêves et la réalité. Je m’imaginais organiser des débats politiques, sensibiliser la jeunesse turque sur des sujets d’actualité. J’entends encore mon frère me souffler : « Mais tu crois vraiment que tu vas parler politique là-bas ?! », les yeux rieurs sur la naïveté bien connue de sa petite sœur.

J’ai vite déchanté. Je me suis vue confier une bien drôle de mission. En effet, me voici à la tête d’un nouveau journal, à écrire en anglais, avec l’aide de…personne. Moi, volontaire, remplace clairement un salarié, voire deux !!! La belle affaire.

Diplômée d’une école parisienne de journalisme, je savais que j’allais exercer ce métier au sein de mon organisation. Un coup de fil de ma coordinatrice en septembre dernier me l’avait appris.

Mais de là à tout porter sur mes épaules…non.

A mi-parcours, je rentre dans une autre phase. Celui du choc culturel, et de la nostalgie de mon pays. Un ami à moi, expatrié depuis deux ans à Istanbul, m’a confiée que tout cela était bien naturel. Lui-même a connu cet état post-découverte et m’a éclairé de sa lanterne philosophique : « Sabrina, vivre à l’étranger est un combat de tous les jours. Si tu as les ressources pour te battre, tu t’en sortiras ; sinon, tu retourneras dans ton pays. »

J’essaie de me battre.

Et puis vint une nouvelle aussi déstabilisante. Celle de notre déménagement. Depuis le début, je partageais donc l’appart avec deux autres volontaires. Il nous avait fallu faire preuve de tolérance pour nous accepter. Ce n’était pas facile tous les jours…Mais après trois mois, nous avions chacun trouvé nos marques. Le soir, nous critiquions en chœur notre association. Nous parlions de notre expérience de volontaires…Des intérêts communs nous reliaient.

La nouvelle fut subite. En une semaine, il a fallu débarrasser le plancher. Le voisinage conservateur de mon quartier d’Uskudar ne voulait plus de ces « étrangers aux mœurs si différentes ». Voilà trois ans que les volontaires se succédaient dans un appart. Et notre crû paya les pots cassés par les anciens…

L’association s’est donc chargée de nous répartir dans trois nouveaux endroits. Raul et Jolita étaient contents de leur nouveau sort. Quant à moi, j’ai bataillé ferme pour trouver un nouveau nid douillet. J’ai pourtant visité l’appart qui m’était attribué mais j’ai crû rêver à la vue de la salle de bains.

Pour vous donner une image, vous avez les toilettes, taille standard. Et vous prenez votre douche dans la même pièce. Vous pouvez même faire les deux en même temps si l’envie vous en dit…

Bref, ça plus pas de chauffage, la totale.

Mais bon, j’ai finalement décidé, après de lourdes tergiversations, de m’y installer et je ne regrette pas. Mes nouveaux colocs, tous Turcs, m’ont très bien accueillie et je suis très heureuse. Je remonte la pente, doucement, et grâce aux précieux conseils de Raul, je savoure cette expérience à sa juste valeur. A vous, futurs volontaires, un seul conseil : gardez le moral et comme le dit le fameux proverbe, « tout ce qui ne tue pas rend plus fort ». Inch’allah !

24 janvier 2009

Hasankeyf, sauvée des eaux

Il se dégage comme un parfum d’interdit, ce matin-là, sur les Champs-Elysées stambouliotes, « Istiklal Caddesi », la rue de l’Indépendance. Une vingtaine de journalistes trépignent d’impatience. La conférence de presse de Doga Dernegi, association de défense de la Nature, ne va pas tarder. Nous sommes le 25 novembre, il est environ 11h.

Dans un café à deux pas de là, Erkut Erturk, coordinateur des campagnes de l’ONG, prépare sa petite troupe. Il donne des T-shirts sur lesquels est inscrit : « Stop Ilisu Dam, Save Hasankeyf », « Stoppez le barrage d’Ilisu, sauvez Hasankeyf ». Plus loin, une tortue géante à la Tic et Tac de Walt Disney apparaît. Qui va se porter volontaire pour se camoufler sous 40°C de peluche ! Peu de voix s’élèvent mais Volkan s’y colle !

La petite troupe, fin prête, lève le camp. Prospectus en main, Turkçe, Raul et les autres emboîtent le pas vers le célèbre lycée de Galatasaray. La tortue géante interpelle les nombreux passants de cette rue animée.

Les mots d’Erkut résonnent devant les caméras : « C’est le moment de sauver Hasankeyf. »

Plus de 10 000 ans d’histoire habitent cette cité antique du Sud-Est de l’Anatolie. Située entre le Tigre et l’Euphrate, en Haute-Mésopotamie, berceau de notre civilisation. L’association Doga Dernegi milite pour la survie de cet héritage culturel. Et pour l’annulation de la construction de ce barrage.

Projet très controversé, puisque en 2002, plusieurs investisseurs étrangers s’en sont retirés sous le poids de la pression internationale. Parmi eux figurent maintenant l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse. Lesquels ont imposé quelques 150 conditions préalables au démarrage du chantier. Mais la Turquie, loin de les respecter, entame tout de même les travaux, en toute illégalité.

« Hasankeyf inclut tous les problèmes que la Turquie rencontre. Ceux de l’héritage culturel, de l’environnement et des droits humains. Si ces problèmes ne sont pas résolus, la Turquie continuera à traîner ses casseroles », proclame Erkut, cheveux frisés au vent.

Alors pourquoi ce barrage ? Selon Ankara, pour développer une région « négligée » par le gouvernement ; pour irriguer des terres arides ; pour créer des emplois. Oui, mais à quel prix ?

Au prix de la destruction d’un écosystème et d’espèces sous-marines rares. Au prix du déplacement de plusieurs dizaines de milliers de personnes. Au prix de la disparition sous les eaux d’un puissant héritage culturel.

Alors quelle solution propose Doga Dernegi ?

« Nous proposons de mettre en avant la richesse culturelle et écologique de ce lieu pour développer le tourisme et créer le développement économique », défend Erkut.

Devant le lycée de Galatasaray se dresse un immeuble sur lequel trône une énorme publicité d’un opérateur téléphonique. Mais ce matin-là, la réclame va laisser place à un tout autre message.

Les gars du chantier ont laissé la vedette à de biens étranges grimpeurs. Et, sous la surprise générale, des volontaires de Greenpeace investissent la façade, en toute illégalité. Ils sont trois. De nombreux passants suspendent leur route pour observer le « happening ». Les gars du chantier s’énervent et insultent Erkut et ses collègues.

Mais les troubles fêtes n’en démordent pas, et hissent tant bien que mal la bannière sous laquelle résonnent ces mots : « Hasankeyf, bugun ve yarin ve daima ? ». Hasankeyf, aujourd’hui, demain et pour toujours ?

27 novembre 2008

"C'est moi qui l'ai fait!" Cette femme ment...

Deux choses essentielles à mon bien-être lorsque je voyage : la nourriture locale et…le café !

Or, en Turquie, me voici comblée car la cuisine est à tombé ; quant au café, une fois goûté, vous ne pouvez plus vous en passer.

A peine installée, je demande donc autour de moi quelques précieux conseils utiles à la préparation de ce breuvage.

Munie de ma « cezvé »- récipient local pour faire le café- je retrousse donc mes manches et suis à la lettre les instructions de Levent, un collègue.

Déposer le café, le sucre et l’eau et faire chauffer, à feu TRES doux. SURTOUT ne pas remuer, sacrilège ! Quand les bulles de café apparaissent, déposer avec une cuillère dans le fond de la tasse un peu de cette mousse épaisse.PICT0218 

Puis remettre sur le feu. Porter à ébullition et verser. Toute excitée à l’idée de déguster mon premier café turc à la maison, je trempe mes lèvres dans le café mais hélas non, je ne retrouve pas ce goût si particulier... Me voilà bien désappointée.

Je décide alors de demander à Korhan, un ami, de le préparer devant moi. On apprend mieux en live ! C’est reparti pour un tour.

D’abord verser l’eau dans la cezvé et la faire chauffer pendant quelques secondes. Ça commence bien ; déjà une différence...lol

Ajouter le café et le sucre. Mettre à feu doux et remuer. Remuer… ? Mais je ne comprends pas, je croyais que c’était un sacrilège… ? « Mais si, il faut remuer », me sort Korhan, « c’est comme ça que tu obtiens la mousse ». Bon. Ok. Soit. Si tu l’dis…Ma foi, c’est toi le Turc après tout !

Une fois le café porté à ébullition, en verser un fond dans la tasse. Je prends note lors de cette étape d’une autre différence… Puis remettre sur le feu. Faire bouillir et verser. Déguster. Et là, je retrouve ce fameux goût…Grrr Mais ce n’est pas moi qui l’ai fait !

Je me souviens d’un jour, il n’y a pas si longtemps. Attablée dans un de ces cafés turcs à la déco si pittoresque, je sympathise avec le serveur, si bien qu’au culot, je lui demande comment il prépare le café! En deux temps, trois mouvements, me voici dans la cuisine de l’établissement à écouter ses précieux conseils.

Voilà maintenant plus d’un mois que je vis en Turquie. Tous les matins, dans ma cuisine, munie de ma cezvé, je m’efforce de préparer un bon café. Une chose est sûre, je progresse. Mais je PICT0217ne crée pas encore cette alchimie si mystérieuse…

Mais je m’accroche et j’y crois ! Et lorsque ce but sera franchi, je veux m’initier à une autre coutume si typique. Vous devinez peut-être laquelle… ?

Lire l’avenir dans le marc de café bien sûr !

11 novembre 2008

La bêtise humaine

Le monde est Fou! Ma foi, ce n'est pas une nouvelle, mais jour après jour, je reste encore consternée par la bêtise humaine.

Oui, c'est en dépliant une soi-disant carte de la Turquie que cette constatation vint me polluer l'esprit.

Je déplie donc ma carte toute excitée à l'idée des nombreuses pérégrinations à venir dans ce pays de plus de 80 millions d'habitants, quand soudain, je réalise qu'une partie de ce pays vint à manquer.

Je me frotte les yeux, histoire d'être bel et bien sûre de cette ineptie. Mais non, la réalité m'éclabousse à la figure. Et elle dégage une odeur bien nauséabonde.
En effet, tout le Sud-Est de l'Anatolie ne figure pas sur la carte. Autrement dit, toute la partie Kurde du pays...

Je vous laisse donc deviner pourquoi...

Cette carte sortait de nulle part. Elle appartenait à Edith, une des volontaires Hongroises; en préparant ses bagages, elle avait rassemblé quelques brochures, susceptibles de nous être utiles.
Ma foi, oui, merci Edith, cette carte m'a été utile, pour réaliser à nouveau à quel point les Hommes ont besoin d'être éduqués. Et à quel point les préjugés liés à l'ethnicité ont besoin d'être détruits.

Choquée par cette nouvelle, j'en parle donc à Gizem, ma coordinatrice dans l'association. Et une fois de plus, me voilà atterrée. Elle non. En effet, elle m'apprend que dans la plupart des pays européens, cette "fausse carte" est vendue! Je n'y crois toujours pas mes yeux...
Mais oui, Sabrina, réveille-toi!

Le réveil est violent parfois, quand nous avons la tête haut dans les nuages...


17 octobre 2008

L'auberge stambouliote

Une cuisine infectée de cafards, une douche sans eau chaude, une machine à laver en panne…non, je ne dresse pas là le tableau d’un énième Koh-Lanta mais bien le début de ma vie de volontaire dans un appart “sordide” d’Istanbul. Lol

A 28 ans, je troque le confort de la vie parisienne pour l’aventure humaine du volontariat au sein d’une ONG turque. Un vieux rêve d’idéaliste forcenée…
Me voici donc catapultée dans la Cité aux Mille Noms, tantôt fascinante quand les lumières chatoyantes du soleil viennent s’écraser sur le Bosphore; tantôt terrifiante quand les chauffards énervés klaxonnent à tout-va et manquent de t’écraser si par malheur, ton attention s’échappe.

Deux rêves se concrétisent en même temps: celui d’oeuvrer pour une noble cause et celui de vivre dans l’ancienne capitale de feu l’Empire Ottoman.

J’habite à Uskudar, sur la rive asiatique; pour l’info, Istanbul est la seule ville au monde à être située sur deux continents.
Je partage l’appartement avec Raul, Espagnol fun de 27 ans et Jolita, Lithuanienne de 25 ans. lol
Ma patience est mise à rude épreuve- et Dieu sait qu’elle est limitée, ah ah- envie de la secouer, de la bousculer, de la réveiller! Mais je me connais, je manque de diplomatie alors pour l’instant, je prends sur moi! lol
Heureusement, Raul travaille dans le social, il sait donc comment s’y prendre avec elle, et temporise la situation. ouf!

Au sein de l’ONG, je vais d’une part enseigner l’Anglais à des enfants; et d’autre part, travailler dans le département de la Communication pour participer à la naissance de la version anglaise de leur magazine. Je crée donc une cohérence avec mes études de journalisme à Paris. Je me réjouis de retrouver ce métier, relire des articles, les corriger, et prêter attention à la musique des mots.

Rassurez-vous, nous avons maintenant l’eau chaude dans la douche, je précise “dans la douche” parce qu’ailleurs, NON! Quant aux cafards, le service de désinfection a tenté une extermination totale, mais il nous arrive encore d’en croiser ça et là! La machine à laver, quant à elle, refonctionne; nous bénéficions maintenant de conditions dignes pour activer notre travail de volontaire!

Dans quelques jours, je commence les cours de Turc! Un professeur va venir chez nous, 4 h/semaine nous enseigner la langue. Clé essentielle de cette expérience interculturelle, le langage!

J’espère pouvoir mettre ce blog à jour du mieux que je peux et entretenir avec vous, mes chers lecteurs, une correspondance riche et interactive. Vos commentaires, questions, curiosités sont bien sûr les bienvenus.

Longue vie à ce blog.

Rosalie.

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